Selon 5.000 à 10.000 manifestants présents sur les lieux, la doyenne des installations françaises nucléaires doit fermer immédiatement. Les antinucléaires ont formé une chaîne dimanche devant la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) et étaient soutenus par Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) et par le PS.
Plusieurs milliers de manifestants ont formé une chaîne de plus de 5 km, dimanche, autour de la plus vieille centrale nucléaire de France pour demander sa fermeture immédiate. En service depuis 1977, le réacteur n°1 de la centrale de Fessenheim sera bientôt soumis à l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) concernant la poursuite ou non de son activité pour dix années encore. L'ASn a déjà laissé entendre qu'un aval serait donné à condition de certains investissements.
Mais pour les antinucléaires, dimanche, une promesse de rénovation ou d'engagements de la part de l'exploitant EDF ne suffit pas. Ils ont simulé un accident en se couchant sur le sol. « On veut montrer que la chaîne de la vie est plus forte que la chaîne de la fission » a ainsi déclaré Gilles Barthes, du Comité de sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin.
Vendredi, la ministre de l'environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet, avait toutefois annoncé que le gouvernement attendrait le résultat des tests de résistance, décidés après la catastrophe de Fukushima, pour prendre sa décision quant à la poursuite d'activité de Fessenheim.
Fessenheim = Fukushima ?
Les antinucléaires, parmi lesquels désormais certains élus de droite, mettent en avant des points communs entre la situation de la centrale alsacienne et celle de la centrale japonaise. Ils rappellent que la centrale de Fessenheim est construite sur une zone sismique et pointent encore les risques d'inondation en cas de rupture des digues du Rhin.
La manifestation, organisée par un collectif d'associations françaises, suisses et allemandes, était soutenue par Europe-Ecologie Les Verts (EELV) mais aussi par le Parti socialiste. Ces craintes sismiques et d'inondations ont également été exprimées par des élus des régions frontalières de Suisse et d'Allemagne, où la sortie du nucléaire vient d'être programmée au niveau fédéral.
EDF et l'Autorité de sûreté nucléaire rétorquent, eux, que ces risques ont été pris en compte dans la conception de la centrale et sont régulièrement réévalués.
Par Actu France Soir